LEUR ENFANT
L' homme est un rude compagnon.
Quoique le meilleur coeur du monde;
Vivant pour son fils un mignon,
Doux chérubin, à tête blonde,
Mais de ce modeste travailleur
La femme semblait trop jolie.
Elle avait la pensée ailleurs,
Et méditait quelques folies.
L'Enfant ne chérissait que sa maman
Et quoique gâté, par le père.
Il n' avait de bons mots qu' pour sa mère
La câlinant à chaque moment,
L' homme trouvait la chose naturelle
Pensant il ne fût, soigné qui par elle
Il m' aimera mieux en grandissant
Et tout autant que sa maman.
Mais un beau jour de la maison
Voilà que disparait la femme
L' homme crût perdre la raison
Devant l' horreur de l'acte infâme.
L' Enfant criait se désoler;
Et malgré, toutes les tendresses;
Du pauvre père; il se mourrait
De la mère, réclamant les caresses.
Il faut lui rendre sa maman
Disait le docteur à chaque visite!
Tâchait de la lui ramener. Bien vite,
Je n'en réponds pas , autrement,
Résolu la honte dans l' âme,
Il partit à la recherche de sa femme
S en fut, puisqu' il fallait que l' enfant.
Pour vivre embrassa sa maman.
Il la trouva dans un logis.
Ruisselant d' or et de lumières;
Dans les bras d' un amant, la vit,
Mais il sût dompter, sa colère.
L' enfant te réclame, il se meurt
Dans sa fièvre, c' est toi qu' il nomme,
Sans un regard au séducteur;
La femme partit avec son homme.
Dès qu' il aperçu sa maman
L' Enfant revenant à la vie.
Tu ne t' en iras plus; dit, maintenant?
Devant ce père, à l' âme haute,
Il implora le pardon de sa faute,
Il pardonna, et depuis l' enfant!
Aime autant le papa que la maman.>>
EMILE PRADELLE écrit en ( 1914 )