LA MARTRE Description :Le pelage de la martre est d’un brun chocolat sauf une tache jaune crème ou jaune orangé qui s’avance entre les pattes, sur la gorge. Elle Diffère de la plupart des autres Mustélidés par ses pattes assez longues. Sa queue est grande et touffue. La plante des pieds est très velue. Elle diffère de la Fouine par ses oreilles plus longues et plus larges, la couleur du museau noir (rose chair chez la Fouine) en outre, sur les flancs la bourre est foncée (chez la Fouine elle est claire à cet endroit), et le dessous des pieds est plus velu. En diffère aussi par l’os pénien, plus court que chez la Fouine et par des détails de la mâchoire inférieure et de la 3ème prémolaire supérieure.
Mensurations :La longueur du corps de l'animal mesure de 36 à 56 cm. La queue mesure de 17 à 28 cm. La hauteur environ 15 cm. Le poids de la Martre varie de 500 à 2 200 g pour les mâles qui sont environ 12 % plus lourds que les femelles. Le du nouveau-né pèse environ 30 g.
La Martre possède 38 dents.
Habitat :La Martre habite dans les forêts de résineux, de feuillus ou mixtes. Elle évite souvent les clairières dans la journée. Elle fréquente aussi les falaises et autres lieux rocheux découverts (surtout là où le Putois a disparu). Jusqu’à 2 000 m dans les Alpes et les Pyrénées (ne dépasse pas la limite supérieure des arbres). La Martre s’abrite dans un arbre creux (sous les racines, dans les souches), les vieux nids d’Écureuil, les grands nichoirs (pour chouettes, par exemple), les nids de Pic noir, les crevasses de rocher. Dans les régions froides, elle est diurne en hiver et passe la nuit dans un abri pour se protéger des températures inférieures à -30’C. La Martre s’installe parfois dans un bâtiment (par exemple un grenier de maison de campagne pour élever ses petits), mais généralement elle se tient à l’écart des habitations. Les abris sont dispersés dans son domaine vital une demi-douzaine sont fréquentés régulièrement et beaucoup d’autres le sont une seule fois ou irrégulièrement. Enfin, s’installe parfois dans un terrier de Blaireau (occupé ou non). Son domaine vital peut s'étendre jusqu'à 382 km2. La densité de population est d'environ 1individu pour 82 ha ou 1/100 ha dans les peuplements âgés et jusqu’à 1/10 km2 dans les peuplements jeunes. Elle parcourt de 300 m à 28 km en une nuit. Les sujets nomades franchissent 18 à 25 km et même plus de 30 km en une nuit.
Régime Alimentaire :Son régime alimentaire est carnivore, insectivore et frugivore. elle mange surtout le Campagnol agreste (Microtus agrestis) qui représente de 20 à 80 % du régime selon la saison et la région, des musaraignes (5 %), le Campagnol roussâtre et des mulots en petit nombre. Le Lapin peut remplacer les campagnols s’il abonde, D’avril à septembre. les passereaux forment jusqu’à 30 % du régime (merle, grive, pinson, troglodyte, mésange, etc.), aussi pigeons et pics qui sont chassés toute l’année. D’avril à septembre, 10 à 20 % de batraciens et en août et septembre, les nids de bourdons peuvent représenter plus de 30% du régime. En été, la Martre mange beaucoup de Coléoptères (scarabées et carabes) et des fruits (jusqu’à 50 à 70 % du poids de la nourriture). En hiver, les cadavres forment 30 à 40 % de l’alimentation.
Reproduction :Le rut a lieu en juillet-août (copulation durant 15 à 75 minutes). Implantation différée : 165 à 210 jours. Les naissances ont lieu en avril-mai. La maturité sexuelle de la femelle est obtenue à 15 mois, 27 mois pour les mâles. La gestation dure de 28 à 30 jours pour certains, environ 63 jours pour d’autres. Une portée annuelle de 3 petits en moyenne (1 à 6). La femelle possède 4 tétines. Les jeunes naissent avec les yeux fermés. Ils sortent du gîte à 2 mois environ, et sont indépendants à 6 mois. Les jeunes âgés de 2 à 3 mois se déplacent prudemment parmi les branches. A la naissance, ils ont un pelage clairsemé, gris-blanc, qui devient gris-brun à 3 semaines. Ensuite, il est brun clair et brun foncé au printemps. Le sevrage a lieu au bout de 8 à 10 semaines. Seule la femelle s’en occupe. Des cas « d'infanticide » ont été observés.
Longévité :La durée de vie de la Martre ne dépasse pas 17 à 18 ans maximum en captivité. Selon une étude faite en Ecosse, la longévité moyenne serait de 3 à 4 ans et le maximum de 11 ans dans la nature. Les causes de mortalité : la chasse (1ère cause), piégeage, empoisonnement (en Irlande la population de Martres a été décimée), trafic routier, prédation par l’Aigle royal et peut-être le Glouton. La Martre est très sensible aux dérangements.
Sociabilité :Solitaires, mâle et femelle occupent des territoires voisins (comportement territorial peu accusé). Très souvent, les domaines vitaux se chevauchent partiellement ou complètement. Une femelle peut s’accoupler avec plusieurs mâles.
Comportement :La Martre est surtout crépusculaire et nocturne mais en été, active aussi le jour (différence avec la Fouine). En général, seuls les jeunes et leur mère se déplacent dans la journée (entre juin et septembre). En hiver, elle est rarement active de jour. La Martre est généralement silencieuse. Elle pousse des cris « tok tok tok . On peut entendre des miaulements perçants pendant le rut. Elle grogne au cours des poursuites qui précèdent la copulation. Frotte ses glandes anales contre les branches, les buissons. Dépose ses crottes sur des racines ou le tronc d’arbres renversés et autres supports élevés, notamment près des limites de son territoire. Urine sur ses pistes (et les traces de skis), sur des tas de neige. La glande odoriférante abdominale grossit et devient active pendant le rut. La Martre la frotte souvent sur un monticule, une souche, le long de l’itinéraire qu’elle suit, et rabat sa queue sur le dos à ce moment. Il n’y a pas de différence entre mâle et femelle sur ce point. Odorat, vue et ouïe excellents.
Adaptée à une existence arboricole, très agile, se déplace rapidement dans la cime des arbres, grimpe sur eux de façon saccadée comme l’Écureuil roux, en enserrant le tronc ou les branches. Se déplace aussi beaucoup à terre quand elle chasse. La Fourrure est encore assez recherchée en Russie (la « production » actuelle correspond à environ 20 % de celle des années 1920). Les essais d’élevage ont échoué (maturité tardive, portées faibles, reproduction très aléatoire).